Style
DIOR, J’ADORE !
EXPOSITION AUX ARTS DÉCORATIFS
EXPOSITION AUX ARTS DÉCORATIFS
Un artiste et un précurseur, tel est mon ressenti en sortant de l’exposition Christian Dior, l’homme qui a magnifié l’insouciance de l’après-guerre, le luxe discret et la beauté des femmes.
New-Look
Peu importe l’âge que j’ai ou que vous avez, nous avons toutes entendu parler du style révolutionnaire, le New Look, qui a fait scandale par sa simplicité considérée alors comme une extravagance. De la jupe plissée à la jupe corolle, du tailleur Bar avec ses basques au parfum de muguet ou des capelines aux chapeaux cloche, l’élégance était un tout car elle allait du chapeau aux chaussures. Monsieur Dior pensait la couture comme une œuvre d’art totale, influencé à la fois par ses amis Jean Cocteau ou Christian Bérard, par le mobilier Art Nouveau ou le surréalisme en peinture. Ainsi, grâce à ses multiples inspirations et au talent de ses six successeurs, d’Yves Saint Laurent à Maria Grazia Chiuri aujourd’hui, le vêtement de la femme a été, et est encore, conçu pour mettre en valeur le corps de la femme.
« Tombée en amour »
Même si aucune robe Dior n’a jamais fréquenté votre armoire, vous serez comme moi subjuguée dès le premier regard par ce vestiaire où se remarquent la qualité des tissus, le mariage des coloris, l’originalité des contrastes et la grâce des silhouettes. J’ai aimé un manteau rouge vif trapèze, juste attaché par un lien au col, une combinaison-bustier en crêpe noir fermée dans le dos par un immense nœud en satin blanc qui descend jusqu’aux chevilles et par un tailleur, jupe noire plissée et veste blanche resserrée à la taille avec des épaules « boxeur ». Comme moi, vous percevrez les influences dues aux voyages du couturier en URSS, à Dallas où il reçut l’Oscar de la mode en 1947, à ses lectures sur l’Egypte ancienne ou aux jardins qu’il avait apprivoisés en feuilletant les catalogues de fleurs en couleur de la maison Vilmorin-Andrieux.
« Le Watteau des couturiers »
Christian Dior affectionnait particulièrement le style néo Louis XVI, la Belle Epoque ou le siècle des Lumières. D’où la maison de couture de l’avenue Montaigne décorée de tons gris et blancs, chaises à médaillon et meubles laqués blancs. Vous serez époustouflées par la scénographie de cette exposition, vitrines éclairées adossées à des murs noirs, déclinaisons de couleurs rouge, jaune, orange, bleu, vert, un arc-en-ciel illustré par les robes, les manteaux et tous leurs accessoires assortis. Et pour finir, une salle tout en blanc, murs et vêtements, haute de trois étages et celle qui brille de mille feux, avec des lustres en cristal, à l’image de la Galerie des Glaces à Versailles où dansent des robes de bal, face à des tableaux qui ont idéalisé les femmes de Fantin-Latour à Elizabeth Vigée Lebrun.
« Le parfum d’une femme en dit plus sur elle que son écriture » a dit Christian Dior. Ce sera là mon seul regret en parcourant cette rétrospective : que des effluves de Miss Dior, Diorama ou Diorissimo n’accompagnent pas le visiteur jusqu’à la sortie !